Jeudi 9 janvier 2014 s'est tenue la
première réunion du conseil communautaire de la nouvelle communauté
de communes. Cette réunion était d'une importance capitale
puisqu'elle installait un « bureau » jusqu'aux prochaines
élections (1 Président et 7 Vice-présidents) afin de procéder au
travail sur les compétences et leur restitution ou non aux communes
dans les 3 mois. C'est donc l'avenir de nos communes qui se jouait
ici, en particulier sur l'eau et la petite enfance.
Nous vous proposons d'en relater ici
les grandes lignes mais surtout de vous informer de l'attitude
inquiétante des élus Taulignanais comme vous pourrez le comprendre
à la fin de cet article.
Une
première surprise
Après les discours convenus
d'ouverture dans une tension palpable qui se confirmera par la suite,
Jean-François Siaud a demandé la parole pour lire une déclaration
qui fut, pour nous, pour le moins agréablement surprenante.
Depuis plus de 2 mois nous
interpellons le Maire de Taulignan et son premier adjoint Jean-Louis
Martin, ex-premier Vice-président de la Communauté de communes
du Pays de Grignan (CCPG), sur nos inquiétudes quant à cette fusion
peu claire, mal préparée, qui risque de mettre notre village dans
une situation de dépendance quant à l'eau et le reste.
Depuis plus de 2 mois nous
n'essuyons que mépris et insultes.
Quelle ne fut pas notre surprise en
entendant M. le Maire jeudi soir puisque nous y avons retrouvé nos
propres mots ! En effet, en s'exprimant (au nom de Taulignan
semble-t-il) Jean-François Siaud a fait part des inquiétudes que
nous pointons depuis le début, demandant alors une suspension de
séance pour qu'avant le vote du « bureau » les personnes
qui se présenteront aux différents sièges puissent préparer une
déclaration qui nous éclaire sur leur vision de cette
intercommunalité, en insistant sur l'importance de ces 3 mois et des
décisions qui devront être prises quant aux compétences « eau »
et « petite enfance ».
Nous ne pouvons que nous réjouir de
ce retournement de comportement et nous nous félicitons de cette
prise de position dans laquelle nous avons retrouvé nos propres
positions. Malheureusement, une fois de plus, cette déclaration
en restera aux intentions et en contradiction avec l'attitude réelle
des élu-e-s Taulignanais-e-s, comme la suite de la réunion le
montrera.
Une
impréparation flagrante
Cette déclaration entraîna un échange
conflictuel interminable et convenu, presque risible si les enjeux
n'étaient pas aussi lourds de conséquences pour nos villages, entre
le Maire de Taulignan et celui de Grignan, pour aboutir ... à
rien...
Le vote s'est mis en place comme
convenu sur des personnes sans que l'on sache réellement qu'elles
étaient les intentions de chacun-e pour cette intercommunalité.
Ce premier épisode a révélé toute
l'improvisation de la CCPG (que la suite confirmera) et les fortes
tensions avec l'ex-CCEP (Communauté de communes de l'Enclave des
Papes), mais aussi avec Grignan.
A part le position du Maire de
Taulignan, personne d'autre ne prendra la parole du côté drômois,
pas même Marc Roustan ex-président de la CCPG, ni son premier
Vice-président Jean-Louis Martin. Plus qu'étonnant...
Une
sombre élection éclairante
Nous ne relaterons pas ici tous les
votes interminables puisque le Président et les 7 Vices-présidents
ont été élus un par un à bulletin secret, mais nous en donnerons
les points essentiels. Précisons qu'avait été décidé par tous
les membres présents que parmi les 8 personnes qui formeraient ce
« bureau » resserré jusqu'aux prochaines élections, 4
seraient Drômoises et 4 seraient du Vaucluse et que chaque
territoire aurait un siège tour à tour.
Après donc l'élection sans surprise
de Patrick Adrien à la présidence, poursuivant ainsi le mandat
qu'il menait à la tête de la CCEP, c'est dans la visible surprise
et irritation que les élus de la CCPG (confirmant par là leur
improvisation) ont constaté l'élection de Bruno Durieux, Maire de
Grignan, à la première vice-présidence, contre Marc Roustan. Cette
désignation démocratique a été vécue comme une défaite par la
CCPG, les propos du Maire de Taulignan lors de ses vœux le lendemain
le confirmera.
Le reste du processus ne manquât donc
pas de refléter ces tensions peu rassurantes pour l'avenir puisque
sur chaque vote le nombre de bulletins blancs fut très élevé, ce
chiffre atteignant même 18 sur l'élection à certains sièges !
L'incroyable
renoncement des élus Taulignanais
Le plus surprenant, et même le plus
inquiétant au final, c'est l'attitude des trois représentants de
notre village. En effet, lors de ces votes pour désigner les
personnes qui auront en charge d'organiser la fusion ou la
restitution des compétences, aucun d'entre-eux ne s'est présenté
pour être dans cet organe fondamental qu'ils désignent pourtant
eux-mêmes comme capital pour l'avenir de notre village comme l'a dit
M. Siaud dans sa déclaration et le Conseiller général Luc
Chambonnet l'a rappelé le lendemain à Taulignan.
Comment
comprendre cette attitude ? Comme expliquer que dans des
déclarations d'intention Jean-Louis Martin, Nicole Fontany et
Jean-François Siaud proclament leur attachement à l'intérêt
général, à la gestion publique de l'eau et à notre village, et
que dans la réalité, lorsqu'il s'agit de prendre les
responsabilités nécessaires pour intervenir là où l'on peut pour
préserver ces intentions, ils renoncent ?
Déduction et
hypothèses
Qu'est-ce qui peut expliquer ce
décalage entre les discours et les actes des élus de notre
village ?
Nous n'espérons aucune réponse
puisque nous savons déjà qu'ils refusent de faire la clarté sur
leur attitude contradictoire, la lettre insultante à notre égard
qu'ils ont diffusé par l'intermédiaire des associations du village
le clame.
Nous ne pouvons donc que nous
interroger.
On pourrait croire qu'un arrangement en
amont, au sein de la CCPG, aurait désigné 4 personnes en excluant
Taulignan et son premier adjoint, pourtant ex-premier Vice-président
de cette Communauté de communes ?
Il n'en est rien puisque lors du vote
pour le dernier siège revenant à la Drôme, personne ne s'est
présenté spontanément ! En effet quand l'appel à candidature
a été lancé par le nouveau président, personne côté dromois n'a
levé la main ce qui, du coup, a poussé un élu du Vaucluse à se
présenter. C'est en voyant cela que la doyenne de l'assemblée,
Madame Frison, Maire de Roussas, a courageusement compris que ça
ne pouvait pas se faire comme ça et qu'elle a fait acte de
candidature pour sauver la face de la Drôme !
Pourquoi alors
Jean-Louis Martin, ex-premier Vice-président de la CCPG et annoncé
futur prétendant à la mairie de Taulignan a-t-il choisi
délibérément de ne pas assumer ses responsabilités dans cette
instance dont les travaux vont être essentiels pour l'avenir de
notre village ?
Est-ce de l'improvisation totale sur
une sujet aussi important ou est-ce une décision réfléchie ?
Ne se sent-il pas à la hauteur
de la tâche qui lui incombait logiquement ?
A-t-il eu peur des risques qu'il
fallait prendre pour faire aboutir ses déclarations d'intention, à
savoir la restitution de l'eau aux communes, seule et unique garantie
de sa préservation en gestion publique ?
A-t-il choisi de privilégier son
élection à la mairie de Taulignan plutôt que d'en défendre les
intérêts mis en jeu dans cette intercommunalité comme
Jean-François Siaud l'a dit ?
A-t-il décidé volontairement de ne
pas mettre les mains dans le cambouis de l'intercommunalité pour
montrer patte blanche aux électrices et électeurs de
Taulignan et laisser croire à sa virginité dans ce processus
?
Ne pas choisir
c'est déjà choisir !
Osera-t-on
nous dire que c'est pour se consacrer entièrement à notre village
qu'on renonce à ce qui va déterminer son avenir ?
Après cela, nos élus oseront-ils
encore dire qu'ils feront tout pour préserver l'eau en gestion
publique ?
Une fois de plus, ils auront beau
jeu de voter contre une éventuelle Délégation de service public au
privé alors qu'ils ont renoncé à en empêcher la mise en place des
conditions !
Nous nous interrogeons et n'osons pas
formuler de réponses.
Puisque nos élus ont dit publiquement
qu'ils ne répondraient plus à nos sollicitations, peut-être les
Taulignanais pourraient-ils les interroger et leur demander des
comptes ?
Puisqu'ils ont trouvé le moyen de
diffuser largement la lettre qui nous insulte en instrumentalisant
les associations du village, ils pourraient de même, faire connaître
publiquement les raisons de leur renoncement ?
M. le Maire a présenté ses vœux
samedi 11 janvier, au lendemain de cette réunion, et en a profité
pour parler de cette intercommunalité et des inquiétudes qu'il
avait enfin. Pourquoi n'a-t-il pas expliqué cette attitude
incompréhensible ?
Autant d'interrogations qui laisse
l'avenir de Taulignan dans une inquiétante incertitude.
Pour notre part,
nous réaffirmons que depuis le début de cette fusion la direction
de la CCPG est dans l'improvisation (nous n'en ne connaissons ni ne jugeons pas les
raisons), que les élu-e-s Taulignanais tiennent un discours public à
l'opposé de leurs actes et qu'il était impérieux de participer à
cette instance de travail au sein de la nouvelle intercommunalité
puisqu'elle va décider de notre avenir.
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